fait divers de la fête du patrimoine 2006
Ecouen
Les associations Autour de Leonardo et La courtoise compagnie - qui, quelques années plus tard, a fusionné dans la précédente - ont animé les abords du château d'Ecouen dimanche 17 septembre, à l'occasion de la fête du patrimoine, édition 2006.
La Compagnie des archers d'Ecouen a initié les enfants au tir à la cible et au tir chasse dans les fossés du château. Le public a pu admirer un ensemble de danses Renaissance et voir de près les costumes et les armes utilisés par les bénévoles figurants du spectacle Leonardo ou tout le génie du monde.
Tremblay-en-France
L'association Les forges de la brume, de Provins, a été victime d'incendies criminels dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 septembre, au vieux-pays de Tremblay-en-France. Pas de victimes. Que des dégâts matériels, mais c'est un sérieux coup dur pour cette association de 20 personnes.
En effet, sont partis en cendres :
- la tente-intendance, brûlée vers minuit 1/2 : elle contenait de la nourriture pour 2 jours et tout le matériel de cuisine ;
- la tente-vestiaire, brûlée vers 3 heures du matin : dedans, il y avait des costumes, des vêtements civils, le stock de cuirs et de peaux, du matériel de couture, des épées, un épais manuscrit de recettes de cuisine du moyen-âge ainsi qu'un gros dossier de papiers de l'association (contrats, factures...).
Deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cet incident grave :
- un acte gratuit,
- un ensemble plus complexe de causes, à démêler à partir de l'histoire que voici, construite à partir de témoignages.
Le campement médiéval 2006 autour de l'église saint-Médard était deux fois plus important que celui de 2005 car les tentes occupaient non seulement la place qui est devant l'église mais aussi celle qui est derrière l'église.
Ayant déjà participé à la fête 2005, les associations La maisnie des griffons
et Les Forges de la brume étaient revenues animer la fête 2006, à l'invitation de la Municipalité.
La Maisnie a planté ses tentes devant l'église ; la Forge derrière. Certains médiévistes dormaient sur place. D'autres avaient préférer loger à l'hôtel, par crainte de la fraîcheur de la nuit et du bruit des avions de l'aéroport Charles de Gaulle, tout proche.
En fin d'après-midi, une petite bande de voyous est venue demander aux Griffons s'ils pouvaient faire du feu, boire et manger là. Il leur a été répondu par la négative.
Eux (ou d'autres ?) sont revenus (venus ?) faire du feu et festoyer sur le campement de la Forge vers 11 h du soir et sont partis en mettant le feu à la tente-intendance entre minuit et 1 h du matin.
Ils ont volé une glacière dont ils ont examiné le contenu dans la rue, quelques centaines de mètres plus loin. C'était de la charcuterie.
Ils ont renversé tout cela et ont piétiné cette nourriture, puis ils sont revenus brûler une autre tente des mangeurs de porc, celle-là même où les médiévistes qui campaient sur place avaient serré ce qui avait été sauvé de la première tente incendiée.
En acceptant l'invitation de la Municipalité, les médiévistes avaient demandé un gardien mais seuls deux maîtres-chiens municipaux patrouillaient cette nuit-là dans toute la ville et le vieux pays est un quartier excentré.
La police était occupée ailleurs : 54 interventions déjà, à la moitié de la nuit.
Le matin, consternation de tous devant les cendres !
Vers 11h, une personne du Comité des fêtes est arrivée, qui a pris connaissance de la situation et a pris je pense des mesures d'urgence pour le secours aux victimes et les constats de police (en sus de ceux de la nuit, quand les pompiers étaient venus). Certains médiévistes avaient perdu dans le feu leurs propres affaires et leurs propres habits de tous les jours. Le soir, chacun avait pu manger et avait trouvé moyen de rentrer chez soi.
Je tiens à saluer ici le civisme exemplaire de ces deux associations, dont les membres bien qu'abattus ont gardé le sourire toute la journée, ont reçu le public du dimanche comme si de rien n'était et ont nettoyé tous les dégâts. Le soir, il ne subsistait nulle trace de la chose, sauf deux petit tas de charbon de bois -- mais rien de choquant puisque l'église est en travaux et qu'il y a un chantier de remise à neuf des murs et contreforts latéraux --.
Sauf aussi quelques feuilles roussies du tilleul sous lequel était montée la tente d'intendance -- nos arbres sont les victimes méconnues des violences urbaines.
"On n'aime que ce que l'on connaît", disait Léonard de Vinci. Nous constatons la réciproque de ce principe : ce que l'on ne connaît pas, on ne l'aime pas. Et ses corollaires :
- ignorance est mère de violence ;
- c'est dangereux d'aller au contact des ignorants.
